Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 09.djvu/278

Cette page n’a pas encore été corrigée
Letrinquier.

J’ai convoqué tous nos grands-parents pour avoir leur avis… J’ai surtout fait prévenir Théodore. Il est observateur… il a le coup d’œil sûr !…

Mademoiselle Nina.

Je ne l’ai pas non plus trop mauvais.

Letrinquier.

Ni moi !

Caroline.

Ni moi !

Letrinquier.

Ainsi, gardons-nous de nous trahir… Faisons semblant, tout bêtement, de prendre un petit thé en famille… (À sa fille.) Et si je t’adresse, comme par mégarde, quelques frêles questions, ne va pas te troubler…

Mademoiselle Nina.

Et surtout tiens-toi droite.

Letrinquier.

Oui ! mais sans avoir l’air !… Dix heures ! (on sonne au dehors.) On sonne… c’est lui, sans doute. (Indiquant le guéridon.) Mettez-vous là, brodez… Du sang-froid… Moi, je vais lire le journal.

Ils se placent précipitamment, Nina et Caroline au guéridon, Letrinquier à la droite de la table de gauche, un journal à la main.