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Depuis deux mois, Paul vient tous les jours à une heure… Nous causons du mausolée… Il me regarde, je le regarde… Je m’abreuve de son souffle enivrant… car il m’aime ! une voix secrète me le dit… Mais il est comme moi… il n’ose… il n’ose se déclarer… Ah ! si j’étais homme, il me semble que j’oserais, moi !… (La pendule sonne.) Une heure !… Il va venir. (Coup de sonnette à la porte extérieure.) C’est lui !… Quelle exactitude !… Ah ! c’est de l’amour !


Scène III

Madame Champbaudet, Tacarel
Tacarel, entrant avec un carton-portefeuille sous le bras.

Madame, je vous présente mon respect… Je ne suis pas en retard ?

Madame Champbaudet.

Oh ! non !… Et laissez-moi vous remercier de toutes les forces de mon âme…

Tacarel.

De quoi ?

Madame Champbaudet.

Mais de votre ponctualité… (À part.) De la tenue ! de la tenue !

Tacarel.

C’est mon devoir… (À part.) Elle a dû être très bien, cette femme-là… vers la pointe de 1830 !

Il va poser son chapeau sur une chaise, au fond, pus il vient placer son carton sur la petite table de droite.