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Albert, à part, regardant Muserolle.

Tiens !… Est-ce que ce serait ?…

Le Marquis.

Je me suis élancé à sa poursuite en lui criant… (S’arrêtant tout à coup et flairant.) Ah ! sapristi… la même odeur… le musc ! (Il s’est approché de l’armoire, guidé par l’odeur.) Il est là ! Sortez, monsieur, si vous n’êtes pas un lâche ! (Ouvrant l’armoire.) Mais sortez donc ! (Regardant.) Rien… Un paletot qui sent le musc.

Gargaret, vivement.

C’est à moi !… Depuis mon mariage, je me musque un peu… par-ci, par là…

Le Marquis.

Pouah !… c’est dégoûtant. (Il rejette le paletot et vient s’asseoir près de la table.) Ma femme m’a dit que c’était son coiffeur… mais un coiffeur ne se sauve pas… et d’ailleurs… (S’arrêtant tout à coup et flairant.) Ah ! sapristi !… Sentez-vous le musc ? (Indiquant la table.) Il est là-dessous ! (S’adressant à la table.) Sortez, monsieur, si vous n’êtes pas un lâche ! (Donnant des coups de pied sous la table.) Sortiras-tu ?… Non ?… Attends ! (Il tire sous la table plusieurs coups de revolver qui ratent.) Je n’ai plus de cartouches !

Muserolle, à part.

Il en a criblé l’escalier…

Le Marquis, prenant les pincettes.

Ah ! les pincettes. (Il les prend et en donne des coups sous la table.) Tiens ! tiens ! (Soulevant le tapis et amenant la redingote avec les pincettes,) Il a oublié sa redingote !… Il y a donc une trappe là-dessous ?

Gargaret.

Non, je vais vous expliquer.