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Gladiator.

Vous ai-je offensée ?

Suzanne.

Non… et la preuve… c’est que, si vous avez une soirée à perdre, rappelez-vous qu’il y a bal ce soir, chez moi.

Gladiator, avec véhémence.

Un bal !… un bal !… Je pourrais étreindre votre taille dans mes bras nerveux…

Suzanne, passant et se reculant un peu effrayée.

Mais, monsieur…

Gladiator, continuant, avec furie, et se rapprochant de Suzanne.

Sentir craquer vos hanches ! voir ruisseler vos cheveux ! et brûler comme un damné sous le souffle de votre haleine !…

Suzanne, poussant un cri.

Ah !

Gladiator, avec calme.

J’accepte, madame, j’accepte !

Suzanne, à part. - Eh bien, il a une façon particulière d’accepter les invitations. (Haut.) À ce bal, vous verrez mon oncle.

Gladiator, légèrement.

Ca, ça m’est égal !

Suzanne.

Vous pourrez, si bon vous semble, le prendre à l’écart.

Gladiator.

Pour quoi faire ?

Suzanne.

Mais… pour lui faire part de vos projets, de vos sentiments.