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Gaudiband.

Ah ! c’est pour ton mariage… Tes papiers sont-ils arrivés ?

Edgard.

Pas encore… mais j’ai reçu ce matin de Montauban une lettre de ma mère, pour vous… la voici… (Sortant.) À bientôt.

Il sort par le fond à gauche en courant.


Scène VI

Gaudiband, seul, regardant sa lettre

Une lettre d’elle !… Je ne sais ce que j’éprouve… Je suis ému… (Il embrasse la lettre.) Une femme que j’ai abandonnée avec un enfant ! (Il met ses lunettes, ouvre la lettre et lit.) "Mon bon ami…" (Parlé.) Son bon ami !… pas de rancune !… pas de fiel !… (Lisant.) "Je vous écris pour vous dire…" (S’interrompant.) Non ! mes larmes tombent sur mes verres… et je n’y vois plus… (Il ôte ses lunettes et les essuie avec son mouchoir ; reprenant sa lecture.) "Je vous écris pour vous dire que je vous ai trompé…" (Parlé.) Elle aura formé une autre liaison ! (Lisant.) "Le petit demande son acte de naissance… la bombe doit éclater… vous m’avez écrit autrefois : "Envoyez-moi l’enfant !…" Je n’en avais pas…" (Parlé.) Hein ! Comment ? (Lisant.) "C’était une couleur pour vous engager à m’épouser… Alors, j’ai emprunté celui de ma sœur, qui est mariée avec le cantonnier de la route de moyenne communication numéro 6…" (Parlé.) Le cantonnier ! (Lisant.) "C’était son quatorzième garçon ; il paraissait chétif, il avait besoin de soins… Je vous l’ai expédié… Si vous n’en voulez plus, renvoyez-nous-le par