Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 07.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée
Le garçon.

Voilà ! voilà !

Jean, sortant de la boutique de Bigouret. Il tient une lorgnette de spectacle dans un étui. - Je viens de remettre au pharmacien Bigouret les poésies de son commis avec prière de lui rincer la tête…

Le marchand de billets, à Jean.

Monsieur, un stalle, moins chère qu’au bureau !

Jean.

Fichez-moi la paix, vous ! je suis placé… j’ai une loge de face… je suis très bien !… nous me sommes que deux, ma nièce et moi… Aussi nous nous étalons… j’ai pris deux chaises pour mon chapeau et ma lorgnette… dans les entr’actes, nous recevons des visites… c’est une procession de petits messieurs avec des raies au milieu de la tête… Ils apportent tous des sacs de bonbons fondants… c’est délicieux… ça fuit sous la langue… mais ça poisse les gants… J’ai des gants… (Il les tient à la main.) La patronne veut que ça me fasse deux fois ! Alors, je les ai ôtés, je les remettrai pour rentrer.

Les garçons, aux consommateurs.

Messieurs, on sonne au foyer !

Jean.

Vite ! remettons mes gants.

Il rentre par la gauche premier plan.

Les consommateurs.

Garçon !… payez-vous ! un bock ! une groseille !

Les consommateurs payent et se bousculent pour rentrer au théâtre ; pendant ce mouvement, Gladiator et Pepitt entrent en scène.