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Agnès.

Déjà avec ton coiffeur ? (S’asseyant.) Ah ! je suis rompue !

Suzanne.

Qu’es-tu devenue depuis huit jours ?… On ne t’a pas vue…

Agnès.

Ah ! ma chère, j’ai été la proie d’une suite de mésaventures… Si tu veux voir la femme qui n’a pas de chance, la voilà !

Suzanne.

Ah ! mon Dieu ! qu’est-il arrivé ?

Agnès.

Lundi, j’achète un cheval bai, pour l’appareiller avec le mien… mardi, il pleut, voilà mon cheval qui déteint ! il devient gris pommelé !

Suzanne.

Tu l’avais payé ?

Agnès, naturellement.

Ah ! non ! Mercredi ; je fais la connaissance d’un jeune homme… très bien… un prince russe… et, jeudi, il se trouve que c’est un Polonais !

Jean, riant. - Ah ! un Polonais ! ce n’est pas de chance !

Agnès, apercevant Jean.

Qu’est-ce que c’est que ça ?

Elle se lève.

Suzanne, qui s’est levée.

C’est juste… (Désignant Jean.) Ma chère amie… je te présente le commandeur Jean des Arcis, mon oncle.