Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 07.djvu/336

Cette page n’a pas encore été corrigée
Edgard.

Soyez tranquille ; nous pincerons votre voleur.

Gaudiband.

Si ça pouvait être Blancafort ! je le ferais asseoir au banc de l’infamie.

Edgard.

Oh ! ce n’est pas probable !… Ce matin, il vous a envoyé quelque chose.

Gaudiband.

Un trognon de chou. Je disais aussi : "Voilà bientôt douze heures que je n’ai rien reçu de lui…"

Edgard.

Un papier timbré.

Gaudiband.

Un papier timbré, à moi !… le misérable !… le… (Se calmant.) Non, je ne veux pas me mettre en colère, ça me fait monter le sang à la tête… et je passe ma vie à tremper mes pieds dans l’eau… Qu’est-ce qu’il chante, son papier timbré ?

Edgard.

Le voici : (Lisant.) "Ce 13 septembre 1865, M. Ajax-Rutile de Blancafort fait sommation au sieur Gaudiband…"

Gaudiband.

Il m’appelle le sieur Gaudiband ! (Se calmant.) Non, je ne veux pas me mettre en colère.

Edgard, lisant.

"Primo… D’avoir à contenir son chat, qui se livre la nuit à des courses folles et malséantes…"

Gaudiband.

Mon chat est libre… depuis la prise de la Bastille ! Vieux noble !