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Poteu.

On a encore volé votre chasselas cette nuit.

Gaudiband, à Edgard.

Il y a un gredin qui, toutes les nuits, passe par-dessus le mur et cueille mon raisin à mesure qu’il mûrit !

Edgard.

Il faut le guetter.

Gaudiband.

Quand on le guette, il ne vient pas… et, dès qu’on ne le guette pas, il vient.

Edgard.

Alors il faut procéder à une enquête.

Gaudiband.

Comment ça ?

Edgard.

Je m’en charge ! (À Poteu.) Tu vas prendre deux arrosoirs, tu mouilleras fortement le pied des vignes, afin que la terre soit bien détrempée… et, quand le voleur viendra, nous aurons l’empreinte exacte de ses pas… nous compterons jusqu’aux clous de ses souliers.

Gaudiband.

Tiens ! c’est très malin.

Edgard.

C’est un garde champêtre qui m’a appris ça.

Gaudiband, à Poteu.

Tu entends ?… Va mouiller le pied des vignes.

Poteu.

Oui, monsieur. (À part.) Il est éreintant, son moyen !

Il sort par le fond.