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Monsieur, je suis très honorée… de l’honneur que… et je vous en… remercie… (À part.) Oh ! non, on ne remercie pas… (Haut.) Mais mon père est absent…

Dervières.

Je le sais, mademoiselle, et je bénis l’heureux hasard qui me permet de causer un moment avec vous. (À part.) Elle n’a encore rien dit, mais elle est charmante.

Olympe.

Puisque vous voulez m’épouser, (Étourdiment.) mon intention n’est certainement pas de vous décourager, monsieur, mais je dois vous prévenir que c’est très difficile.

Dervières.

Quand on vous a vue, mademoiselle, les obstacles ne comptent plus. (À part.) Eh bien ! mais ça ! ça va !

Olympe.

Ah ! c’est qu’il s’agit d’abord de plaire à mon père… et mon père… il refuse tout le monde.

Dervières, à part.

Comme c’est encourageant !… Mais j’étais prévenu. (Haut.) Eh bien ! mademoiselle, j’ose vous l’avouer, ce père inflexible, m’effraierait beaucoup moins s’il m’était permis d’espérer que vous ne m’êtes pas tout à fait contraire.

Olympe, vivement.

Moi ? par exemple !

Dervières.

Il y aurait bien encore un moyen de s’entendre plus vite… Si vous étiez assez bonne, assez confiante, pour me donner un petit aperçu du mari que vous avez rêvé… car vous avez dû en rêver un (Olympe fait un oui de tête.) ? je m’efforcerais alors de lui ressembler.