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Olympe.

Pourvu que papa Cravachon se laisse prendre à la ruse… Voyons, tourne-toi, que je t’examine. (Elle la fait tourner autour d’elle.) Là… marche un peu… encore… Eh bien ! ce n’est pas trop mal… tu peux faire illusion.

Amélie.

Ma foi, j’ai confiance. Ton père ne m’a jamais vue, et pour peu que je fasse honneur à mon uniforme…

Olympe, confidentiellement.

Entre nous, je t’avouerai que je n’en suis pas contente du tout de papa Cravachon… mais du tout, du tout !

Amélie.

Que veux-tu dire ?

Olympe.

Enfin, ma chère, en me regardant, certainement on le voit tout de suite, je suis bien d’âge… Eh bien, pourtant, je crois qu’il ne veut pas me marier.

Amélie.

Quel enfantillage !

Olympe.

Je parle très sérieusement… car, enfin, je suis demandée de tous côtés ; c’est incroyable… chacun veut m’épouser.

Amélie, souriant.

Ça ne m’étonne pas du tout.

Olympe.

Moi, je ne demande pas mieux… mais lui ne veut pas… Mes prétendus, on me les cache… ensuite, mon père s’enferme avec eux… là… (Elle montre la première porte à gauche.) Je ne sais pas ce qui se dit… mais ce doit être affreux !… car ils partent tous, et l’on n’entend plus parler d’eux.