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Hermance, gaiement.

Vous en serez certainement le premier informé.

Marjavel.

Je ne suis pas égoïste. Je ne me plaindrai pas de perdre un ami…. que j’ai comblé…. car enfin nous l’avons comblé.

Hermance.

Il a trente-deux ans, il pense à son avenir.

Marjavel.

On ne pense qu’à soi aujourd’hui. Je m’étais habitué à Ernest ; il ne me rendait aucun service, mais il était dévoué… Il se marie, il a raison. Seulement, je trouve qu’il faisait un célibataire excellent et qu’il fera un mari détestable.

Hermance.

Vous le jugez mal…. peut-être !

Marjavel.

Je le connais…. il a beaucoup de défauts ; mais je suis son ami, je ne dois parler que de ses qualités. Il en a, je ne les connais pas…. Les connais-tu, toi ?

Hermance.

Mais !….

Marjavel.

Et qui épouse-t-il ?

Hermance, avec indifférence.

Sa cousine, dit-on, mademoiselle Berthe.

Marjavel.

Pauvre enfant ! C’est Jobelin qui a imaginé cela. Ernest n’a aucune fortune, Berthe est riche. Pauvre enfant !