Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/98

Cette page n’a pas encore été corrigée
Béchut.

Asseyez-vous.

Il prend place sur la chaise devant le bureau et consulte ses papiers.

Champbourcy, s’asseyant avec la société sur le banc en face.

M. le secrétaire est mille fois trop gracieux… (Bas aux autres.) Ayez l’air calme… la bouche souriante… comme des gens qui n’ont rien à se reprocher. (Tous se mettent à sourire.) Très bien ! restez comme ça !

Béchut, quittant ses papiers.

Il s’agit d’une montre trouvée dans le parapluie de l’un de vous. (Les voyant sourire.) Pourquoi me regardez-vous en souriant ?

Champbourcy.

Le sourire est l’indice d’une conscience tranquille.

Béchut.

Voyons… qu’avez-vous à répondre ?…

Champbourcy, se levant.

Monsieur le secrétaire… il y a dans la vie des hommes, comme dans la vie des peuples, des moments de crise…

Béchut.

Il ne s’agit pas de cela !… bornez-vous à répondre à ma question… et surtout soyez bref… Comment cette montre s’est-elle trouvée dans votre parapluie ?…

Champbourcy.

Avant d’entrer dans les détails de cette ténébreuse affaire, qui ne tend à rien de moins qu’à broyer sous son étreinte le repos et l’honneur d’une famille entière… je crois de mon devoir, comme homme, comme père, comme citoyen, de protester hautement de mon respect pour la loi… pour la loi que je n’hésite pas à proclamer…