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Benjamin.

Pour apprendre l’agriculture ?

Sylvain.

Oui, dans l’agriculture, moi, je ne comprends que la carotte… (Il se lève.) Une fois arrivé là-bas, on m’a installé avec les vaches, on m’a fait charrier du fumier… un tas de choses malpropres… alors, au bout de trois jours… j’ai lâché… sans rien dire à papa.

Benjamin.

Mais s’il apprenait…

Sylvain.

Oh ! je ne suis pas bête ! je lui écris tous les mois… je vais à Grignon mettre ma lettre à la poste… et chercher les cent francs qu’il m’envoie pour ma pension…

Benjamin.

Cent francs !… c’est sec !

Sylvain.

Les premiers jours du mois, ça va encore… mais, à partir du 5… je suis gêné… Aussi, je voudrais faire quelque chose… si je trouvais un petit commerce… Tiens ! une idée ! qu’est-ce que vous gagnez, vous ?

Benjamin.

Ca dépend des pourboires… trois cents francs par mois environ…

Sylvain.

Mazette !… je ne rougirais pas d’être garçon de café, moi !

Benjamin, froissé.

Mais il n’y a pas de quoi rougir !