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Montaudoin.

Mais il n’est pas question de cela !

Madame Montaudoin.

Si ! tu penses toujours à ce fatal bouquet qui m’a été adressé par une main inconnue le jour de notre mariage… Ce bouquet renfermait quatre vers…

Montaudoin.

Tu appelles ça des vers… quatre machines décollées autour d’un mirliton… Je m’en souviens encore :

Récitant

Ce bouquet fut cueilli par l’Amour et sa mère,

Il doit en ce beau jour vous être présenté ;

Car les fleurs qui naissent au jardin de Cythère

Sont faites pour orner le sein de la beauté !

Madame Montaudoin, vivement.

Je n’ai jamais autorisé personne à célébrer de pareils détails.

Montaudoin.

J’avoue qu’au premier abord… un jour de noce… ça m’a fait quelque chose.

Madame Montaudoin.

As-tu été assez jaloux !

Montaudoin.

Oui… cela m’aurait contrarié si tu avais fait un faux pas… moins pourtant que ce qui m’arrive.

Madame Montaudoin.

Mais quoi donc ?… quoi donc ?… Tu me fais bouillir !

Montaudoin.

Rien !… tu es trop nerveuse… je vais mettre mon gilet ! (Sortant par la gauche.) Ca m’aurait contrarié, mais moins que ce qui m’arrive…