Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/394

Cette page n’a pas encore été corrigée
Emile, sévèrement.

Monsieur François, je consens quelquefois à me laisser voler… mais je ne vole jamais les autres !

François, lui prenant la main avec effusion.

Bien, jeune homme ! bien !

Emile, le repoussant.

Ah çà ! veux-tu me laisser !… Il a une rage de me serrer les mains !

François, à part.

Toutes les qualités !… la crème des gendres !

Emile.

Tu vas reporter cette note, et tu y feras ajouter les huîtres.

François, avec admiration.

Oui, monsieur le comte, oui !…

Il envoie un baiser à Emile, qui lui tourne le dos.

Emile, le retenant.

Attends !…. J’ai un mot à écrire à mademoiselle Mandolina.

Il se met à son bureau à gauche, et écrit.

François, à part.

Ah ! voilà ! toujours sa Mandolina ! il vient de la quitter il y a cinq minutes et il faut qu’il lui écrive !

Emile, à part.

Je vais lui dire tout bonnement la chose… (Ecrivant.) "Cher ange, on me propose un parti brillant…" (S’arrêtant.) Oh ! non ! ça a l’air d’une lettre d’affaires. (Il froisse son papier, le jette à terre et recommence.) Une pensée philosophique !… ça la touchera. (Ecrivant.) "Rien n’est éternel ici-bas…