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François.

Vous êtes bien aimable…

Mandolina.

Je joue une pièce bête… mais j’ai un costume charmant… Assois-toi donc.

François, s’asseyant près d’elle.

Ce n’est pas de refus.

Mandolina.

Je suis en Alsacienne… j’ai une jupe très courte… en velours… avec des passementeries sur le corsage… en zigzag… et un petit bonnet collant… je suis à croquer… Vrai, ma chère !

Elle lui donne une tape sur les genoux.

François, à part.

Elle m’appelle sa chère !…

Mandolina.

Et tu verras le public ! Dès que je parais, on sent un frémissement dans la salle… je n’ai rien à dire, et ça suffit.

François.

Parbleu !

Mandolina.

Il faut avouer aussi que la presse est bien bonne pour moi ; et pourtant je ne fais jamais de visites à ces messieurs… Moi, ce n’est pas mon genre… Il y avait avant-hier dans le Gaulois un article !… Tiens ! je l’ai dans ma poche… par hasard ! Ecoute ça : "On parle de l’engagement de mademoiselle Mandolina pour la Russie. Cela ne surprendra personne, car il est dans la destinée de certains oiseaux voyageurs d’émigrer vers le nord…"

François.

Les grues ?…