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cheronne : « Que ça me fend le cœur de ne pouvoir nourrir nos sept enfants ! Si nous les perdions demain matin dans la forêt ? — J’y pensais ! répondit cette bonne et honnête femme… »

JULIE.

Mais c’est le Petit-Poucet !

GAILLARDIN.

Ah ! tu crois ?… précisément !… On dit : « Voulez-vous connaître l’histoire de la belle Bordelaise ?… et on raconte le Petit-Poucet ! » C’est une scie que ce Cascadou a rapportée de Beaucaire… elle n’est pas bien drôle…

JULIE, incrédule.

Ah ! monsieur Gaillardin !

GAILLARDIN.

Maintenant à ton tour ! retire le mot… Voyons, Lilie ? il ne faut pas être entêtée.

JULIE.

Vous le voulez ?

GAILLARDIN.

Oui ! oh oui !

JULIE.

Eh bien… (Changeant d’idée.) Tenez, vous êtes un gros bêta !

GAILLARDIN, avec joie.

À la bonne heure !… Voilà une bonne parole !.. Oh ! ma Julie !… ma petite Julie !…

Il l’embrasse.
CASCADOU, entr’ouvrant la fenêtre et passant sa tête, à part.

Bigre ! ils s’embrassent !…

GAILLARDIN, à Julie.

Oh ! que tu es gentille !… que tu es lumineuse !… Étions--