Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.

JULIE, à Gaillardin.

Les tables de jeu sont installées dans mon appartement… Voulez-vous prêter votre chambre pour une seconde ?

GAILLARDIN, avec passion.

Comment donc ! pour l’éternité, (À madame de Rouvres.) Entrez donc, madame, entrez donc !

Il veut la suivre.
JULIE, l’arrêtant.

Ah ! non ! pas vous !

Elle entre à droite à la suite de madame de Rouvres.
GAILLARDIN, seul.

Madame de Rouvres dans mon sanctuaire… avec ses belles épaules… et un mari à Strasbourg !… Il me semble qu’on m’appelle… (Il s’approche de la porte et regarde.) Oh ! oh ! oh ! (Se ravisant.) Non, je ne vois rien !… ma femme est devant !… Elle tient une jarretière à la main… une jarretière rose ! celle de madame de Rouvres sans doute… (Faisant le geste d’écarter.) Mais ôte-toi donc !… Ôte-toi donc ! (La porte s’ouvre brusquement, Gaillardin la reçoit sur le nez.) Aïe !

JULIE.

Eh bien, que faisiez-vous là ?

GAILLARDIN, décontenancé.

Moi ? vous voyez… Je consultais le baromètre.

JULIE.

Où voyez-vous un baromètre ?

GAILLARDIN.

Ah ! c’est vrai… il est dans la salle à manger…

MADAME DE ROUVRES, rentrant, à Julie.

La !… tout est réparé !