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Scène IV.

GAILLARDIN, seul ; puis ANNETTE.
GAILLARDIN.

Si ça continue, il faudra que j’achète du fil et que j’apprenne à coudre… Si c’est comme cela que ma femme compte se faire pardonner ses énormités à mon égard !… Car Julie a été d’une inconvenance !… Il y a trois semaines, nous étions chez mon notaire, maître Ribouté, un imbécile qui demeure au-dessus… Il s’agissait d’un bail à renouveler… Mon locataire demandait du papier velouté à six francs le rouleau… Mais, comme il est doué d’une femme que j’avais eu l’imprudence de trouver jolie… madame Gaillardin lui en refuse énergiquement… du velouté ! Moi, pour mettre tout le monde d’accord, je consens à un petit écossais à un franc vingt-cinq centimes… Là-dessus, Julie s’emporte, s’échauffe… Je réplique et elle m’appelle… Non !… je n’oserai jamais le répéter… c’est un gros mot… Oh ! non, pas si gros que ça… Au fait, j’aime mieux le dire, parce qu’on pourrait croire des choses !… Elle m’a appelé… Enfin, elle m’a donné le nom d’un de ces petits fruits qu’on fait confire dans le vinaigre… pas les petits oignons… et par-devant notaire ! car cet imbécile de Ribouté écrivait sous ma dictée… et par mégarde il a inséré le mot dans son acte… « Entre monsieur… d’une part… » Je sais bien qu’on l’a biffé.. en mettant en marge un mot rayé nul… mais l’injure n’en reste pas moins sur la minute timbrée et enregistrée !… Certes, je ne suis pas susceptible, mais un mari doit tenir à sa dignité… Aussi, en descendant de chez Ribouté… cet imbécile de Ribouté… j’ai eu une explication avec Julie… Il le fallait !… J’ai mis une main dans mon gilet… comme