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Godefroid, intimidé.

Oh non ! oh non !

Beautendon.

Pourquoi donc ?

Godefroid - Papa… elle est trop puissante !

Beautendon ; sévèrement.

Godefroid, soyez franc !… ce n’est pas… la puissance de cette aimable dame… c’est encore votre déplorable timidité qui vous fait louvoyer en ce moment dans le sentier du devoir.

Godefroid, balbutiant.

Papa, ce n’est pas ma faute.

Beautendon, lui frappant sur l’épaule.

Allons donc, mon garçon ; sois homme, morbleu ! de l’aplomb, sac à papier !… Je t’ai fait voyager tout seul, il y a trois mois, pour te donner, par le frottement du monde… cette noble hardiesse qui rend un jeune homme accompli… Il est vrai que je n’y ai pas fait mes frais.

Godefroid.

Oh ! papa !

Beautendon.

Non, mon fils ! comment t’es-tu conduit, notamment à Marseille, avec cette charmante petite veuve ?…

Godefroid.

Oh ! la veuve Marcasse !…

Beautendon.

Une correspondante de la maison Veuf Beautendon… qui t’avait offert une si gracieuse hospitalité… et dont tu as quitté la demeure, nuitamment, sans présenter tes hommages.