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D’ son état d’ancien parfumeur
Il a gardé le doux arome !
Oui, j’aim’ Monsieur et sa maison me plaît,
Je les renifle à m’en rendre malade…
J’ crois être ici l’ groom d’un œillet,
Et demeurer dans un pot de pommade !
J’ crois habiter un pot d’ pommade.
(Aspirant avec délices.) Heum !… (Eternuant malgré lui.)
Atchum !

Beautendon, entrant par la gauche, premier plan.

Antoine ! dans mon salon !

Antoine, confus.

Crédié !

Beautendon.

C’est donc un parti pris… un système !

Antoine.

Monsieur, il fallait que ça parte !

Beautendon, avec douceur.

Mon ami, je sais que la nature… et loin de moi la pensée de déverser le blâme sur cette bonne mère… je sais que la nature a cru devoir nous affliger de certaines calamités dont gémissent les convenances.

Antoine, niaisement.

Oui, monsieur. (Le flairant, à part.) Dieu ! embaume-t-il !

Beautendon, continuant.

Mais elle a permis qu’on en sentît les approches… et alors…

Antoine.

Quoi qu’on fait, monsieur ?

Beautendon.

On prend la clef de sa chambre, on va s’y enfermer… on y paye son tribut, le plus silencieusement possible…