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Air de l’Ours et le Pacha

Pendant que l’gaillard dans son lit
Comme un notaire se câline,
C’est sa nourrissonn’ qui l’nourrit.
Et lui fricote sa cuisine !
Prrré Sabouleux ! quel bon métier !
Mais je dis qu’en bonne justice,
Au lieu d’en tirer bénéfice,
À sa nourrissonn’ c’ nourricier.
Doit payer les mois de nourrice.

C’est égal, si le papa savait ça !… Un Parisien qui a quarante mille livres de rente… et des breloques grosses comme ça !… y serait peu flatté. (Haut.) Nourrissonne, qu’est-ce qui t’a réveillée ce matin ?

Suzanne, venant à lui.

C’est le coq… je ne sais pas ce qu’il avait à brailler comme ça ?…

Pépinois, hésitant.

Dame !… il avait… il avait… mal aux dents. (À part.) Faut pas dire de bêtises aux enfants !

Suzanne, qui a goûté le bouillon.

J’ai oublié le sel.

Pépinois, s’approchant de la cheminée.

Mâtin !… ça sent bon.

Suzanne.

C’est du bouillon.

Pépinois.

Avec de la viande ?

Suzanne.

Qu’il est bête ! Est-ce qu’on fait du bouillon avec des briques ?