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Dutrécy.

C’est bien… Le déjeuner à l’heure… (Aubin sort. Ouvrant la lettre.) Ah ! c’est d’Armand…

De La Porcheraie.

Votre neveu…

Dutrécy.

Un enfant que j’ai élevé… car j’élève des enfants, moi… pour un égoïste… ce n’est pas mal. Tiens, il est au Brésil.

De La Porcheraie.

Vous ne le saviez pas ?…

Dutrécy.

Ma foi, non !… les marins, on ne sait jamais où ils sont. (Lisant.) "Mon cher oncle, je vous écris sur le lit d’un de mes amis atteint de la fièvre jaune…" (Cessant de lire et éloignant la lettre.) Mon ami, je ne sais pas ce qu’il y a dans mon lorgnon… faites-moi donc le plaisir de continuer.

Il lui offre la lettre.

De La Porcheraie, la prenant.

Il n’y a rien à craindre… on les passe dans du vinaigre… (Lisant.) "Atteint de la fièvre jaune… Je suis seul à le soigner, c’est vous dire que j’irai jusqu’au bout."

Dutrécy.

L’imprudent !

De La Porcheraie.

L’imbécile. (Lisant.) "Je ne sais quel sort m’attend… Si je ne vous revois pas… recevez mes remerciements pour les soins que vous avez pris de mon enfance et pour l’amitié que vous m’avez toujours témoignée."

Dutrécy.

Ah ! oui, pauvre garçon !