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jours à Chatou pour faire ma demande… J’arrive par le convoi de midi, je n’ose pas entrer, et je repars par celui d’une heure. Si cela devait continuer, je prendrais un abonnement au chemin de fer… mais aujourd’hui… j’ai eu du courage, j’ai franchi la grille ! sans ma tante ! qui n’a pu m’accompagner… et je vais être obligé… moi-même… tout seul, de… (Effrayé.) Mais est-ce que ça se peut ? est-ce qu’il est possible de dire à un père… qu’on ne connaît pas : "Monsieur, voulez-vous avoir l’obligeance de me donner votre fille pour l’emmener chez moi et…" (Se révoltant.) Non ! on ne peut pas dire ces choses-là ! et jamais je n’oserai… (Tout à coup.) Si je m’en allais !… Personne ne m’a vu… je m’en vais ! je reviendrai demain… à midi.

Il remonte vers le fond et se rencontre vers la porte avec Cécile.


Scène VII

Cécile, Frémissin
Frémissin, s’arrétant.

Trop tard !

Cécile, jouant la surprise.

Je ne me trompe pas… M. Jules Frémissin ?

Frémissin, troublé.

Oui, monsieur…

Cécile.

Hein ?

Frémissin, se reprenant.

Oui, mademoiselle…

Cécile.

À quel heureux hasard devons-nous l’honneur de votre visite ?