Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/262

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FRISETTE.

Ah ! pauvre enfant !

GAUDRION.

Tandis qu’en unissant son petit magot à celui d’un autre, d’un bon ouvrier… p’t-être ben qu’un jour on pourrait donner au mioche un métier choisi… conseiller d’État ou dentiste.

FRISETTE.

Vous avez peut-être raison.

GAUDRION.

Je crois ben !… du reste, je vous dis ça, moi… c’est pas un motif pour vous jeter à la tête du premier venu… Mais, si vous trouviez par hasard, sur vot’chemin, un de ces bons garçons, tout francs, tout ronds, avec un bon état… en ben, faudrait le prendre… Mamzelle… c’est une occasion… faudrait le prendre.

FRISETTE.

Dame ! je verrai… je réfléchirai…

GAUDRION.

C’est ça !… voyez, réfléchissez… Moi, je cours chez le bourgeois chercher ma semaine… je suis à sec !… Et puis, en même temps, j’ai une idée… une bonne idée… Adieu, mamzelle Frisette… nous recauserons de ça.

FRISETTE.

Adieu, monsieur… monsieur ?…

GAUDRION.

Ah ! mon nom ?… plus tard, je vous le dirai plus tard… oui, j’ai des raisons… des raisons… politiques… À bientôt, mamzelle, à bientôt ! (À part.) Ah ! je suis pincé !

Il sort par le fond.