Des lyres, mon enfant, des lyres !… M. de Valtravers surtout… quelle tendresse contenue dans son regard !… quand on l’a apporté, il m’a semblé voir la statue de la douceur sortant de l’onde amère !
L’onde amère !… à Bougival !
Qu’importé ? c’est pour la phrase !… et M. Ulric, le peintre… car je flotte entre ces deux enfants perdus de la poésie… quelle tête byronienne ! comme il est acre et amer !… il me fait peur et m’attire tout à la fois… comme l’abîme.
Ah ! bien, moi, M. de Vertchoisi ne me fait pas peur, au contraire…
Comment ?
Je lui trouve quelque chose de surhumain, de séraphique, de pas possible !…
Petite poète !
Comme on sent bouillir l’inspiration sous ce vaste crâne… dégarni par les veilles !…
Épilé par les muses !… — Mais tu en parles avec un enthousiasme…
Delphine ?
Ma tante !
Approche… sur mes genoux…
Maintenant, parle, enfant… égrène dans mon sein le rosaire de tes confidences…L’aimerais-tu ?
Quand je respire le bruit de ses pas, je frissonne… quand sa voix éclaire mon oreille… je tremble !… quand son regard frappe à la porte du mien… je soupire !… est-ce de l’amour, ô ma tante ?
Saprelotte !… j’en ai bien peur !…
Mais ai-je le droit de te blâmer quand moi-même…
Quoi ?
Rien !