Mon oncle !
Monsieur, c’est une horreur ! une infamie !
Qu’avez-vous donc, Monsieur ?
Ce que j’ai ! !
Pourquoi cette colère ?
Ah ! c’est par trop fort… Comment ! quand je vous trouve !… Que faites-vous là, Monsieur ?
J’aime, et je le dis !
Comment ?
Nous chantons la mélopée de la jeunesse et de l’amour !
Qu’est-ce qu’elle me chante ? Quoi, Mademoiselle, je vous laisse avec votre prétendu… et vous souffrez sans rougir…
Le soleil dit à la terre : Je t’aime ! et la terre ne rougit pas !
Hein ?
Le flot dit à la brise : Je t’aime ! et la brise ne rougit pas.
Comment ! Quoi ? la brise ! le soleil !…
Je me moque de la brise !… je me fiche du soleil !… c’est trahir l’hospitalité… Monsieur ; c’est une indélicatesse…
Monsieur, la vieillesse est une royauté… je respecte votre couronne !… mais, sachez-le, celui qui trahit… est un traître… L’homme qui manque à la délicatesse est un homme sans honneur… j’aime à croire, Monsieur, qu’en me jetant à la face de telles paroles, vous n’en aviez pas pesé toute la portée…
Monsieur… bien certainement… mon intention n’était pas précisément…
C’est bien, Monsieur, j’accepte vos explications…
Venez, Mademoiselle, venez… on ne vous comprend pas ici.