Dans les Grands-livres peut-être ?
Ah ! Mademoiselle, c’est un calembour.
Un calembour !… ah !…
Que voulez-vous ? on ne se refait pas… j’aime ce qui est simple, vrai, naturel… et dans la conversation je n’admets pas qu’un monsieur prenne une lyre pour me dire : « Comment vous portez-vous ? » Aussi permettez-moi de vous parler sans phrases… honnêtement, des espérances que monsieur votre oncle…
En effet… on m’a parlé de cela… il paraît que nos fortunes se sont rencontrées… et qu’elles brûlent de se conduire à l’autel !
Ah ! Mademoiselle, voilà un vilain sentiment ! je ne me suis informé que de votre caractère, de vos goûts afin de les mieux satisfaire… on m’a dit que vous aimiez les fleurs… j’ai fait planter des rosiers tout autour de ma petite maison… j’y ai travaillé moi-même…
Oh ! les rosiers !
Plaît-il ?
Les rosiers sont des petits bâtons qui tiennent la place des asperges…
Ah bah ! et moi qui ai fait arracher mes asperges pour y planter des rosiers !… qu’à cela ne tienne, Mademoiselle ! nous arracherons les rosiers et nous replanterons des asperges… de poétiques asperges !
C’est inutile, Monsieur…
Comment !
Je ne puis vous épouser… La profession que vous exercez…
Hein !…
Est honorable sans doute… mais elle ne saurait faire vibrer en moi que la corde de l’estime…
Aïe ! la corde de l’estime !
C’est trop peu, vous en conviendrez, pour ce sublime duo des âmes qu’on nomme le mariage…