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Gaudin

Monsieur, quand il est pilé… c’est celui qui sale le mieux !

Dumouflard

Eh bien, ce petit théâtre-là… je lui sais gré d’être resté fidèle à sa gaieté, à sa folie, à ses calembours même !…

Delphine, à part, indignée


Oh !

Madame Gaudin, à part

Cet homme est un monstre de prose !

Dumouflard

Je lui dois mes meilleures digestions…

Gaudin

Moi aussi ! — Si j’étais le gouvernement, je le subventionnerais… je n’ai pas de conseils à lui donner… mais je le subventionnerais !..,

(Il se lève.)

parce que le rire…

Ulric, se levant, à Gaudin avec colère.

Le rire !… chatouillez-vous la plante des pieds… et vous rirez.

(A part.)

Crétin ! {{didascalie|Tous se lèvent.

Gaudin
excité.

Ah ça ! vous qui trouvez tout mauvais !… qu’est-ce que vous avez donc fait ?

Madame Gaudin, s’interposant majestueusement.

Pas de blasphème sur la tête des poètes !

(Exhibant la romance.)

Inclinez-vous devant leur œuvre !

Gaudin

Qu’est-ce que c’est que ça ?

Madame Gaudin, déroulant le papier.

Une romance ! que ces Messieurs m’ont dédiée…

Gaudin

A trois ! en voilà un pique-nique !

Dumouflard, tenant la romance.

Ah ! la singulière vignette !

Ulric, s’approchant.

Elle est de moi, Monsieur.

Dumouflard

Votre bergère a une épaule bien plus ambitieuse que l’autre…

Madame Gaudin

Une bergère ! c’est la Muse du désespoir.

Dumouflard

Eh bien, elle est bossue la Muse du désespoir !… (Ulric remonte.) Quant à la poésie…

Vertchoisi

Eh bien ?

Dumouflard

Voilà déjà une petite lacune dans la dédicace… hommage prend deux m…