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Scène VIII

GAUDIN, DUMOUFLARD,, portant un sac de nuit,
PUIS FULBERT


Gaudin, entrant par le fond avec Dumouflard.

Entrez, mon cher Dumouflard, nous voici arrivés… Ah ! ça fait du bien de rentrer chez soi !

Dumouflard

Vous avez une charmante habitation…

Gaudin

Oh ! c’est gentil ! nous vivons là bourgeoisement, en famille. D’abord, je vous ai prévenu, nous sommes des gens tout ronds.

Dumouflard

C’est ainsi que je les aime… un maître de forges, un industriel n’a pas de prétentions aux belles manières… et si mademoiselle votre nièce désire tout simplement épouser un honnête homme…

Gaudin

Vous lui plairez… j’en réponds !…

Fulbert, sortant de la salle à manger et parlant à la cantonade.

Fulbert le café !… oui, Madame, tout de suite !…

Gaudin, à Dumouftard.

Ah ! c’est mon domestique… un pataud…

Fulbert, l’apercevant.

Tiens !… c’est Monsieur !…

Gaudin

Bonjour, mon garçon !… Ah ! ça, a-t-on un peu pensé à moi, ici ?…

Fulbert

Ah ! Monsieur !… chez les cœurs généreux, le souvenir est un diamant que l’absence ne saurait oxyder !…

Gaudin

Qu’est-ce qu’il chante ?…

Dumouflard, à part

Diable !… pour un pataud !…

Gaudin

Voyons, où est ma femme, ma nièce ?…

Fulbert

Ces dames déjeunent avec ces Messieurs.

Gaudin

Quels messieurs ?

Fulbert

Des fantaisistes… des natures dantesques !…

Gaudin

Dantesques !., , qu’est-ce qu’ils vendent ?