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LÉON.

Comment !

GUÉRINEAU.

Oui, monsieur, inutile… (Bas.) As-tu ton histoire ?

LÉON, bas.

Oui… (Haut à sa femme.) M’est-il permis de vous demander au moins quel est mon crime ?

AGATHE, tirant une lettre d’Amélie.

Puisque votre conscience est muette, ceci, monsieur, vous répondra.

LÉON, regardant la lettre.

Une lettre signée Amélie.

GUÉRINEAU, bas.

Nie, nie tout ! (Il prend la lettre.)

LÉON.

Ainsi, c’est sur une pareille preuve que vous m’avez condamné sans m’entendre. Ah ! Agathe ! l’affection que j’ai pour vous méritait plus d’égards.

GUÉRINEAU, bas.

Pleure ! pleure donc ! Il manque de larmes ce garçon !

LÉON.

Je pourrais, imitant votre exemple, me refuser à toute explication ; mais je veux bien consentir à vous donner devant mon oncle quelques éclaircissements qui vous feront regretter, je l’espère, le parti violent que vous avez pris…

AGATHE.

Oh ! j’en doute !

GUÉRINEAU, à part.

Voyons, ce qu’il a trouvé !

LÉON.

Un seul mot me suffira… Sans votre fuite précipitée, je vous aurais appris, madame, je vous aurais prouvé que cette Amélie, que vous prenez pour une rivale, est tout simplement une bonne et respectable dame qui m’aime comme un fils… comme une folle !

GUÉRINEAU.

C’est dans la lettre !