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Air d’Yelva.
D’un cœur épris, je vous offre l’hommage ;
Autour de nous, tout se tait…

(Il s’arrête, en entendant un grand bruit de vaisselle cassée.)

Sapristi ! qu’est-ce qu’ils font donc ? (criant.) Voulez-vous bien finir ?

LEGALOUX, passant sa tête à la porte de droite. [Hort. Pig. Leg.]

M’sieu !… c’est elle qui m’a flanqué une giffle !

PIGEONNIER.

Eh bien, rends-la-lui… sans rien casser…

LEGALOUX

Bien, m’sieu. (Il disparaît.)

HORTENSE, à Pigeonnier.

Soyez prudent.

PIGEONNIER, revenant à Hortense.

Où en étais-je ? Ils m’ont fait perdre le fil… (Se souvenant.) Ah ! (Reprenant.)

D’un cœur épris, je vous offre…

(Nouveau bruit de vaisselle cassée.) Encore !

LEGALOUX, passant sa tête de nouveau.

M’sieu ! c’est elle qui me l’a rendue !

PIGEONNIER.

Elle a bien fait ! Tu m’ennuies, va-t’en !

LEGALOUX.

Bien, m’sieu. (Il disparaît.)

PIGEONNIER, revenant à Hortense.

Ils sont enragés, ces animaux-là !

LA BIRETTE, en dehors.

Eh ! tiens donc ! eh ! tiens donc !…

LEGALOUX, se précipitant en scène en se tenant les reins. [Hort. Pig. Leg.]

Oh ! la, la ! oh ! la, la !

PIGEONNIER, furieux.

Qu’est-ce qu’il y a encore ?

LEGALOUX.

C’est elle qui m’a flanqué…

PIGEONNIER.

Un coup de pied ?

LEGALOUX.

Non ! c’est avec le pain… un pain de six livres !

PIGEONNIER, passant à droite. [Hort. Pig. Leg.]

Ah ! mais, je n’entends pas que mon pain serve à cet usage là !… un jour où j’ai du monde à dîner !

LEGALOUX.

Ce n’est pas ma faute…