Page:Labiche - L’Avocat d’un Grec, 1859.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BROSSARD.

Mon ami, ne m’appelle donc pas toujours monsieur Brossard.

BABOCHET, étonné.

Tiens ! lui aussi !…

BROSSARD, lui rendant le verre.

Emporte !

BABOCHET, à part, sortant.

Oui, monsieur Brossard !… (Il sort.)

BROSSARD, à Céline.

Enfin, nous voilà seuls… nous pouvons parler de nos projets d’avenir… D’abord, mademoiselle, permettez-moi de vous inviter pour la première valse, la première contredanse, la première polka.

CÉLINE.

Les trois premières !… mais qu’est-ce qu’on dira ?…

BROSSARD.

On dira… que j’ai du goût.


Scène IV

CÉLINE, BROSSARD, BENOÎT. [Céline, Benoît, Brossard.]
BENOÎT, entrant vivement et très-ému.

Où est-il ? où est-il, ce cher ami ?

BROSSARD.

Monsieur Benoît ! qu’avez-vous donc ?

BENOÎT.

Ah ! Brossard… embrasse-moi !

BROSSARD.

Avec plaisir. (Ils s’embrassent.)

BENOÎT.

Et toi, ma fille… ma chère fille !… embrasse-moi aussi ! (Il l’embrasse.)

BROSSARD, à part.

Qu’est-ce qu’il a ?

BENOÎT, regardant Brossard avec attendrissement.

Et dire que j’avais tant hésité… va t’habiller, ma fille… Brossard, tu seras mon gendre !

BROSSARD.

Comment ! bien vrai ?

BENOÎT.

Céline, tu seras sa femme !…

CÉLINE.

Quel bonheur !

BENOÎT.

Mais va donc t’habiller !