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MARIE.

— Quelle imprudence ! Venir chez mon père, car vous ne savez pas, notre mariage…

HENRI.

— J’ai trouvé le jugement, il y a deux jours, en arrivant à Paris… mais tout n’est pas fini.

MARIE.

— Mon père ne vous pardonnera jamais de ne pas avoir attendu son consentement.

HENRI.

— Le pouvais-je ?… J’avais reçu l’ordre de rallier l’expédition de Chine… les jours se passaient, le consentement n’arrivait pas… Je vous aimais, je n’avais plus que deux heures pour m’embarquer… Je ne pouvais partir, vous abandonner… j’étais fou de douleur. C’est alors que votre tante prit sur elle de faire sanctifier notre union… Elle fit appeler un chapelain… et deux heures plus tard, je prenais la mer… bien triste, mais bien heureux !… car je vous avais donné mon nom.

MARIE.

— Ah ! pourquoi n’êtes-vous pas revenu plus tôt ?

HENRI.

— Je ne pouvais quitter mon pavillon avant la fin de l’expédition… Mais je vous ai écrit à chaque courrier.

MARIE.

— Je n’ai pas reçu vos lettres.