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MADAME POMPÉRY.

— Ah ! très mal ! Nous avons couché dans des espèces de tiroirs… sur des matelas épais comme la main… Je ne voudrais pas faire une longue traversée comme ça.

ALIDOR.

— Moi, j’ai passé une nuit excellente… La mer me va… je suis un homme de mer.

POMPÉRY.

— Et toi, Marie, as-tu bien dormi ?

MARIE.

— Moi ?… je n’ai pas dormi.

POMPÉRY.

— Je comprends… mais qu’est-ce que tu veux ? Il faut te faire une raison… il a reçu l’ordre d’aller en Chine, ce jeune homme… Il est parti… c’était son devoir… Nous l’avons vu s’embarquer hier soir dans une petite chaloupe… N’y pense plus… Tâche de te distraire. (À ALIDOR.) N’est-ce pas, monsieur Alidor ? (Bas.) Dites-lui donc quelque chose !

ALIDOR.

— Certainement… certainement ! (POMPÉRY remonte. À MARIE.) J’aime la mer, mais que d’eau… que d’eau…

(MARIE s’éloigne.)
BONNETEAU.

— Dieu ! que c’est beau, un navire de guerre !

POMPÉRY.

— Il y a une chose qui m’étonne… c’est qu’une frégate comme la Fulminante n’ait que deux canons…