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Jobson paradis



Ce nom évoque pour moi l′une des plus heureuses natures qu’il m’a été donné de connaître au cours de ma carrière de journaliste. J’ai vécu dans l’intimité de cet artiste et j’ai pu apprécier non seulement son talent remarquable mais sa claire intelligence et le charme de sa camaraderie. Esprit d’élite, délicat et distingué, Paradis était un peintre d’une grande sincérité, d’une vive sensibilité et fort épris de la nature.

Jobson Paradis faisait partie de ce groupe de jeunes gens qui, il y a quarante ans, partait d’ici pour aller étudier l’art à Paris, sous les grands maîtres et qui comptait dans ses rangs, pour ne citer que les principaux : Henri Beau, J.-C. Franchère, Ulric Lamarche, Charles Gill, René Béliveau, Ludger Larose, L. Saint-Hilaire, etc. Paradis qui avait à un haut degré la vocation artistique puisa à l’Académie des Beaux-Arts où il étudia avec ardeur pendant des années sous la direction de Gérome et dans la fréquentation presque quotidienne des musées, des connaissances et une technique du métier qui firent de lui un peintre plein de promesses.

Ayant perfectionné son talent et ayant produit des œuvres remarquables, Paradis songea à retourner au pays. Comme il allait revenir au Canada, une place de professeur lui fut offerte à l’université Notre-Dame, Indiana. Il l’accepta et vécut là quelques années. Son désir de revoir sa patrie lui fit cependant abandonner cette position et il revint ici, au milieu des siens. C’était à une époque extrêmement