Page:Laberge - Peintres et écrivains d'hier et d'aujourd'hui, 1938.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Maurice cullen



Peintre de l’hiver canadien, voilà comment les générations futures désigneront Maurice Cullen le plus grand paysagiste que le Canada a connu jusqu’à ce jour. C’est le qualificatif que les critiques lui donnent déjà aujourd’hui et il n’est pas douteux que ce jugement sera ratifié par ceux qui viendront après nous. D’aucuns enclins à ne considérer que l’œuvre de la dernière moitié de sa vie, la plus connue, la plus importante, la plus brillante, la plus poétique, la plus parfaite, lui décerneront peut-être le titre de peintre des Laurentides. J’imagine que c’est celui-là qu’il eut préféré, car il a aimé cette pittoresque région d’un amour profond et fidèle. Cullen a parcouru une partie de l’Europe, la côte d’Afrique et il a vu de forts beaux pays qu’il a admirés, mais la chaîne des Laurentides lui a plu entre tous. Il a élu ce coin de terre comme sa petite patrie, comme son domaine. Pendant plus d’un quart de siècle, la nature de ce territoire l’a inspiré pour chacune de ses toiles. C’est à peindre le visage des Laurentides que Cullen a donné la mesure de son immense talent et a déployé ce don de coloriste qu’il possédait à un si haut degré. Et ce sont ces tableaux de montagnes, ces scènes d’hiver si caractéristiques qui lui ont conquis le succès, la renommée, la fortune. Ah ! combien il me fait plaisir de dire que ce vaillant artiste a réussi et que son travail acharné, sa persévérance et son talent ont été reconnus et ont trouvé leur récompense. Le fait est si rare que c’est une vive satisfaction de l’enregistrer. Les frères Watson, marchands de tableaux