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IMAGES DE LA VIE

entendit un cri d’effroi et de douleur. Et presque au même moment, la porte donnant sur la salle de travail s’entr’ouvrit et les ouvrières aperçurent une figure épouvantable, un masque tragique, un masque de terreur et de torture, un masque auréolé de flammes, une torche ardente. Ce fut une vision brève. D’une main énergique, impitoyable comme la main du destin, le surveillant, comme s’il eût deviné ce qui était pour arriver, s’était approché et, d’un geste furieux, avait rudement refermé la porte pour prévenir une explosion, une catastrophe. Pendant un moment, l’on entendit d’affreux hurlements, puis il se fit un silence oppressant.

Une heure plus tard, des ouvriers dépêchés par le contremaître pénétrèrent dans la pièce où avait péri Louise. Sur le plancher en ciment, ils trouvèrent un tas de chairs carbonisées et d’os calcinés…