millions de la terre. Réellement, j’ai été un mortel privilégié qui peut se dire satisfait de son destin.
Se promener le soir au soleil couchant dans le jardin de l’hospitalière demeure où s’achèvent vos jours et respirer le parfum des lis est une sensation d’infinie douceur.
S’asseoir par une journée ensoleillée d’automne sur un vieux banc de marbre près d’un laurier en fleurs, dans un petit parc de Rome, savourer la douceur de l’air, goûter le silence, la paix, le charme du moment fugitif, m’apparaît comme l’une des belles heures de la vie.
Le discret sourire d’une passante croisée une fin d’après-midi dans un parc vous suit et vous accompagne comme un léger parfum dans votre promenade vagabonde.
Alors qu’à l’âge de quinze ans, je revenais en sleigh du village de Beauharnois je fis monter dans ma voiture un piéton qui pataugeait dans la neige. Tout en causant, il me déclara : « Je n’échangerais pas mon instruction pour la plus belle terre de la paroisse ». À mon tour, je peux proclamer aujourd’hui que je ne donnerais pas la mienne pour la plus riche banque du Canada.