Page:Laberge - Hymnes à la terre, 1955.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
79
RÉFLEXIONS
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Les journaux rapportent qu’un garçon de 24 ans, membre d’une famille de 22 enfants a été condamné à quatre ans de pénitencier pour vol. N’est-ce pas plutôt le père qui aurait dû être envoyé au bagne pour la vie et à recevoir en outre le fouet à la veille de chaque jour de l’an ?

Les Témoins de Jéhovah ne prêchent pas l’Évangile dans des temples de $400,000 à $500,000, ils n’habitent pas de luxueux presbytères. Simplement, ils vont de porte en porte dans les rues de la ville, expliquant la Bible et offrant des petits livres relatant les paroles du Christ. Cela, c’est un crime. La police soucieuse de faire respecter la loi et les bonnes mœurs, les arrête, les traîne devant les tribunaux qui en jettent quelques-uns en prison. Et il y a de bonnes âmes qui regrettent que l’on ne soit plus au temps de Néron ou de la sainte Inquisition, car alors, ces apôtres seraient livrés aux bêtes dans l’amphithéâtre du Stadium ou brûlés vifs sur le champ de Mars. Et les ignorants et les fanatiques accourraient pour assister à leur supplice.

Chaque printemps, la pelouse de mon petit coin de terre à la campagne, se couvre de fleurs de pissenlits. Et chaque matin, pendant tout le mois de mai, muni d’un couteau, je vais sur le terrain et, à chaque bouton jaune, j’enfonce la longue lame tranchante dans le sol et coupe la tige à sa racine, mais j’ai beau essayer de les détruire, chaque année, les pissenlits repoussent et reparaissent. Ils sont comme la vermine humaine que ni les guerres, ni les famines, ni les épidémies ne peuvent exterminer.

La pondération, l’équilibre, la mesure ont perdu leur valeur aujourd’hui. Ils sont démodés, ne sont plus de mise. C’est