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RÉFLEXIONS
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fois et vous le goûterez pleinement, complètement. En achetant toute la série de ses livres, vous meublerez votre bibliothèque, mais non votre cerveau.

Écrire des contes, c’est entrer de plain-pied dans la vie. Le récit doit être l’image des événements ou de l’existence des gens. Il y a un drame dans chaque maison, une tragédie derrière chaque porte. C’est à l’écrivain de deviner ou d’imaginer ce qu’ils peuvent être. Un regard jeté dans une fenêtre, une silhouette d’homme ou de femme dans la rue, la physionomie d’une demeure, une remarque entendue dans le tramway peuvent être le point de départ d’une histoire qui sera le reflet de la vie.

Je suis certain, lecteurs, qu’aucun de vous ne consentirait à revêtir des habits d’occasion, de vieux vêtements achetés chez le regrattier juif de la rue Craig. Cependant, dans la conversation, vous vous contentez d’idées de seconde main, empruntées à toutes les gazettes, à tous les annonceurs de la radio, à tous les gueulards de profession. Pourquoi cette différence ?

J’estime que l’étude du latin et du grec est du temps absolument perdu. Je considère qu’elle est aussi inutile que l’usage du ridicule et pompeux chapeau haut de forme.

C’est un beau samedi de juin. De l’autre côté de la rivière, je vois défiler trente-deux automobiles enguirlandées de blanc qui se dirigent vers l’église où se célébrera un mariage. Une