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RÉFLEXIONS
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plus tard les bonnes choses de la vie, à en tirer la plus grande somme de jouissance et de contentement.

Lorsqu’on est seul en face de la nature, enveloppé de silence et de paix, c’est une joie de penser, de méditer, de passer les idées au crible. L’on se débarrasse ainsi d’une foule de dogmes officiels, de principes de pacotille colportés par les professeurs de philosophie et par les politiciens de profession qui s’efforcent de les faire gober par les ignorants.

À quoi bon écrire si c’est pour refléter l’opinion de tout le monde ? J’estime qu’il vaut mieux exprimer des idées personnelles moins correctement que d’aligner des phrases de lieux communs dans une langue impeccable.

La première qualité de l’écrivain, je parle d’un écrivain de talent, s’entend, c’est d’être sincère. Il serait absurde pour lui de renoncer à sa personnalité pour plaire à un ami, un parent, un critique ou au public. Qu’il dise franchement ce qu’il a à dire. Qu’il s’exprime lui-même. S’il abdique sa personnalité, il n’est qu’un opportuniste et ses écrits n’ont aucune valeur.

Le paternel gouvernement du pays a décidé d’encourager l’élevage du bétail humain et dans ce but, il distribue des allo-