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fin de roman

— Alors, allons manger, proposa-t-il gaiement.

Je me sentais infiniment heureuse.

— J’ai un appartement où je vis depuis six ans. Nous pourrons demeurer là pendant quelque temps car il vous plaira certainement. Vous y trouverez toutes les commodités possibles.

Je voulus travailler une semaine encore, me réservant la dernière pour me préparer au mariage. Lorsque j’annonçai la nouvelle à ma patronne elle fut désappointée et chagrine de mon départ. « Je suis contente pour vous mais je perds une employée très compétente que j’estimais fort. Revenez me voir parfois ».

Le samedi matin, mon futur mari vint me chercher à mon appartement pour me conduire à l’église. Il était entendu qu’aussitôt après la cérémonie nous partirions pour un voyage de noces à l’hôtellerie d’Elbert Hubbard, à East Aurora.

— Vous verrez là quelque chose d’unique, m’assura-t-il, et nous passerons sûrement une semaine fort agréable.

Il n’y avait que quelques douzaines de fidèles dans l’église Seven Virtues lorsque nous y pénétrâmes. Deux prie-Dieu avaient été placés pour nous en avant de la nef. Nous nous assîmes attendant le ministre qui fit presque immédiatement son apparition. Nous nous agenouillâmes et, comme le pasteur s’avançait vers nous, une jeune femme, grande et mince, enveloppée d’un manteau gris et coiffée d’une toque de velours noir, un enfant dans les bras s’approcha rapidement de nous. D’un geste rapide, elle déposa dans les bras de Vernon Faber, appuyé sur le prie-Dieu le petit qu’elle portait.