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fin de roman

Elle l’aime sa mère, se dit à elle-même la tante Françoise.

Tu me méprises

Depuis plusieurs années, Zélie loue une couple de chambres et une cuisine extérieure à des citadins qui viennent passer quelques mois à la campagne. Apercevant Zélie assise sur son banc devant la maison, la locataire va à elle et lui raconte qu’elle a égaré ou s’est fait voler une petite robe brodée qu’elle avait confectionnée en vue de la prochaine naissance d’un bébé. Cela la taquine terriblement car elle en était contente, très satisfaite de son travail qui avait été admiré par toutes les femmes qui l’avaient vu. Elle déplore sa malchance et se lamente à Zélie qui paraît sympathique. Soudain, la tante Françoise apparaît, la figure mauvaise et, d’une voix colère apostrophe sa nièce.

— Ah, je t’y prends ! Tu es là à dire du mal de moi comme tu faisais avec les anciens locataires. Tu passes ton temps à me mépriser. Tu m’as toujours méprisée, mais tu peux être sûre que tu n’auras pas mon argent quand je mourrai.

Toilette funèbre

Au dîner, la tante Françoise annonce qu’elle ira au village au cours de l’après-midi. Alors, aussitôt la vaisselle lavée, elle déclare : Je vais changer de robe. Au bout de dix minutes, elle sort de sa chambre vêtue d’une vieille toilette noire toute rougie par le soleil.