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fin de roman

l’appareil. Il n’y était pas. Stupéfaite, elle restait là immobile, ne comprenant rien.

— Où est le radio ? interrogea-t-elle enfin.

— Je l’ai vendu, répondit froidement Zélie.

— Tu as vendu notre radio ? fit la tante. Ça, c’est ben comme ta mère, comme ton père qui m’ont persécutée toute ma vie.

— J’ai vendu mon radio, rectifia Zélie. Je l’ai payé de mon argent et j’ai bien le droit de le vendre, j’imagine. Pis, le notaire, il ne vous a pas dit que je devais vous fournir un appareil de radio ?

— Ah ! tête de Lucifer, tu n’auras pas mon argent ! J’aimerais mieux le donner aux sauvages que de te le laisser. Vendre notre radio ! Qu’est-ce que j’ai donc fait au bon Dieu pour avoir une nièce comme toi ?

Privée de radio, la tante Françoise était bien malheureuse. Au bout de quelques jours, Zélie compatissante, profite de ce que la tante est allée au village pour remettre en place le radio qu’elle avait caché dans sa chambre.

La tante veut lire

Un solliciteur pour la Revue de demain passe à la maison et tente d’abonner Zélie à son périodique. Celle-ci refuse mais l’agent insiste. La tante Françoise se met alors de la partie.

— Tu devrais t’abonner. J’en ai entendu parler de cette revue. On m’a dit qu’elle est très intéressante. Tu peux bien dépenser une piastre. Ça nous distraira.

— J’ai toute la lecture voulue pour me distraire, répond Zélie.