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fin de roman

— Oui, et je vais être obligé de la faire enterrer. C’est encore des dépenses. Puis, il faudrait bien que je m’achète des vêtements de deuil.

— Mon pauvre Francis, je ne sais où prendre cet argent, déclara Luce. Je n’arrive pas à mettre une piastre de côté.

— Ah ! je sais que je te coûte cher, mais je te rendrai ça un jour et tu ne regretteras rien. Mais tu ne connais pas quelqu’un qui pourrait te prêter un montant.

— Je ne vois personne à qui je pourrais m’adresser.

— Comme tu travailles à l’usine depuis plus d’un an, que tu as un emploi régulier, tu pourrais voir une maison de prêts. Je crois qu’on t’avancerait une centaine de piastres sur ton billet.

À ce moment, l’on frappa à la porte de la chambre. C’était Rosalba qui s’amenait chez sa sœur en compagnie de son ami, Joseph Fortin, livreur de lait pour une grande compagnie.

En apercevant l’aviateur assis près de Luce, le garçon s’exclama :

— Comment, c’est toi, Mérou ! Du diable si je m’attendais à te trouver ici. Tiens, c’est curieux. Je parlais justement de toi hier. J’ai vu ta mère et elle m’a demandé si je te rencontrais quelques fois. Je lui ai dit qu’il y avait deux ans que je ne t’avais pas aperçu. Alors, elle m’a dit que ça faisait plus longtemps qu’elle ne t’avait pas vu, que ça faisait trois ans que tu ne lui avais pas rendu visite et qu’elle n’avait pas eu de tes nouvelles.

— Tu as vu ma mère ? interrogea Mérou d’un ton incrédule.