Ah ! si la main de l'art, si les doigts d'une femme
Ranimaient tes concerts,
Avant que pour jamais les restes de ton âme
S'envolent dans les airs ;
On entendrait encore une douce harmonie
S'échapper de ton sein,
Et l'oiseau de ces bois , contre ta mélodie ,
Ne lutterait qu'en vain.
Mais tu meurs solitaire, et tes sons dans l'espace
Bientôt seront perdus :
Au toucher caressant de la brise qui passe
Tu ne répondras plus !...
Pauvre luth ! comme toi, du fond de ma retraite
J'implore chaque jour
Une main qui réveille en mon âme muette
La corde de l'amour.
Oh ! comme au seul toucher de cette main chérie
Tous mes sens frémiraient.
Quels sublimes accords, quels fleuves d'harmonie
De mon cœur jailliraient !
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