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Qu'as-tu fait des accords dont tu charmais naguère
          Les pâtres de l'Arno,
Ou que tu mariais à la danse légère
          Des vierges du Lido ?

Réveille-toi, beau luth ! entends du pin sauvage
          Frissonner les rameaux,
Et l'écureuil folâtre agiter le feuillage
          De ces jeunes ormeaux.
 
Entends l'insecte ailé frémir dans la verdure,
          Et le ramier gémir,
Et, toutes de concert, les voix de la nature
          Se confondre et s'unir.

Seul, tu restes sans voix ; et le vent qui s'exhale
          De la cime des ifs,
A peine de ton sein tire par intervalle
          Quelques sons fugitifs.

Le lierre chaque jour t'enlace de verdure,
          Et ses nœuds étouffants
Par degrés chaque jour éteignent le murmure
          De tes derniers accents.