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Consolez-vous, du moins, sublimes précurseurs !
Vous, dont l’espoir et le courage
Ont devancé les temps et dominé votre âge,
Consolez-vous de vos douleurs !
Chaque siècle ici-bas a sa Terre promise,
Qu’il cherche, qu’il poursuit dans les maux, dans les pleurs ;
Qu’il entrevoit, comme Moïse ;
Mais qui ne fut jamais conquise
Qu’au profit de ses successeurs.

Nous la cherchons aussi, cette terre si belle !
Nous aussi, debout jour et nuit,
Nous suivons au désert, les yeux tournés vers elle,
L’Espérance qui nous conduit.
Pareille à la nue enflammée
Qui guidait les Hébreux vers un nouveau séjour.
Et marchait devant leur armée,
Brillante ou sombre tour à tour.

Pour nous sont les travaux, les combats et les peines ;
Les sables sans verdure et les rocs sans fontaines ;
La faim, le chaud, la soif, les tempêtes du ciel ! —
Pour nos fils, — les gazons, les fleurs, les eaux courantes,